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Lausanne reçoit le jardinier-paysagiste Gilles Clément.
Son exposition itinérante, « Gilles Clément: toujours la vie invente », fait halte durant tout l’été dans la belle orangerie ovale de la Bourdonnette, sur le site du Service des parcs et domaines qui entretient les espaces urbains et les forêts de la ville.
La tapisserie « Tiers-paysage » de Gilles Clément
La tapisserie « Tiers-paysage » de Gilles Clément ainsi que ces 4 cartons préparatoires, habituellement exposés dans le hall de la Médiathèque intercommunale à Felletin, ont fait le voyage jusqu’à Lausanne en ce début de semaine pour rejoindre l’exposition.
La communauté de communes Creuse Grand Sud est heureuse de s’associer à cet évènement.
En savoir plus sur l’exposition : www.expo-gilles-clement.ch
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Infos plus :
> Cette tapisserie, réalisée en 2003 par les Ateliers PINTON, mesure 2m70 x 2m16 et le format de chacun des 4 cartons est de 67,5cm x 52,5cm
> À propos :
« Parcourir le Limousin revient à passer de forêts en clairières – de l’ombre à la lumière – disposées sur un relief de petite et moyenne montagne.
Dans cette région la balance des masses boisées et des pâtures m’a toujours semblé heureuse. En dépit d’une réelle fermeture du paysage par l’accroissement des surfaces arborées et d’un assombrissement accru par la présence des conifères, l’équilibre entre l’ombre et la lumière au travers du bocage limousin demeure.
Cependant il serait trop schématique de réduire ce paysage à deux milieux parfaitement tenus, capables d’identifier la région nord-ouest du Massif Central : une zone d’élevage entrecoupée d’exploitations forestière. En réalité il existe toute une série d’espaces non surveillés (ou trés peu surveillés) situés en marge de ces deux grands milieux de maintenance traditionnelle. Il s’agit des landes, tourbières, bords de route, ripisylves et d’une façon générale tous les lieux de déprises agricoles où se sont installées les friches. Celles-ci, à leur tour, deviennent des boisements diversifiés échappant à la gestion forestière classique.
Dans un premier temps le travail montre un paysage idéal selon l’idée que je me fais de cette région vue depuis le ciel. Une vue d’oiseau.
Les premiers essais concernent des paysages d’été. L’activité de photosynthèse y est intense, notamment pour les arbres. C’est pourquoi les masses boisées apparaissent en rouge. L’activité des herbes quoique forte, y est moindre ; aussi apparaissent-elles dans une couleur moins vive, voire neutre. Entre ces deux milieux figure l’ensemble des délaissés : territoires non gérés par l’homme mais véritables refuges de la diversité. Ils apparaissent sous des couleurs vives, jaune et orange, pour traduire l’activité intense de ces milieux.
Dans les essais suivants les délaissés – ici nommés Tiers-paysage – conservent les mêmes codes colorés y compris l’hiver où la plus forte activité se situe parmi les herbes qui apparaissent alors sous la couleur rouge tandis que les arbres dont les feuilles ont disparu figurent en tons neutres.
Il a semblé intéressant de tenter une interprétation locale en cadrant la vue sur le territoire de la vallée de la Creuse entre l’aval d’Aubusson et l’amont de Felletin.
Eté (arbres rouges, herbe claire) de Gilles Clément
Quatre dessins traduisent ce paysage :
1 – Hiver (herbe rouge, arbres neutres) ;
2 – Eté (arbres rouges, herbe claire) ;
3 – Eté (arbres sombres, herbe claire) ;
4 – toutes saisons – Tiers-paysage- activité permanente.
Le dernier dessin isole le « Tiers-paysage » pour en faire le sujet principal, exactement comme si la diversité présente, hors gestion , constituait un réservoir – par exemple un réservoir de gènes annonçant le futur.
Dans le cas présent il se déploie principalement le long des cours d’eau, en lisière de forêts et, de façon plus dispersée entre les pâtures et les bois. »
Gilles Clément
La Vallée le 6 Mai 2003
