La tapisserie officielle du Centenaire de la Première Guerre mondiale, œuvre « à quatre mains » de l’artiste allemand Thomas Bayrle et du lissier Patrick Guillot, a quitté Aubusson pour rejoindre le Haut-Rhin, où elle sera officiellement présentée ce vendredi à l’occasion de l’inauguration du premier historial franco-allemand par le Président de la République Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.
Le 10 novembre prochain sera inauguré le premier Historial franco-allemand de la Grande Guerre, sur le site du Hartmannswillerkopf (Haut-Rhin), abritant l’un des 4 monuments nationaux de la Grande Guerre avec Douaumont (Meuse), Dormans (Marne) et Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais), ainsi qu’une nécropole, une crypte et un parcours scénographié sécurisé du champs de bataille. Cette montagne « mangeuse d’hommes », surnommée Vieil-Armand par les Poilus, a été le lieu de combats particulièrement meurtiers en 1915. Le nouvel Historial franco-allemand offre une vision large des événements de la Première Guerre mondiale en laissant toutefois une place centrale au Hartmannswillerkopf, afin de servir de lien avec le site et le Monument national voisin.
Ce jour-là également, la Tapisserie du Centenaire Pietà for World War I, tapisserie officielle du Centenaire de la Première Guerre mondiale, monument de plus de 20 m2 de l’artiste allemand Thomas Bayrle, sera présentée officiellement au public. La tapisserie a en effet quitté Aubusson pour rejoindre les cimaises de l’Historial.
Le projet, labellisé par la Mission du Centenaire 14-18, a été initié dès le début des commémorations en 2014 par la Mission du Centenaire 14-18 et le Syndicat mixte de la Cité internationale de la tapisserie, puis dans une démarche de partenariat avec le Comité du Monument national du Hartmannswillerkopf.
Une commande a d’abord été adressée à l’artiste Thomas Bayrle, grâce au mécénat du Groupe Würth. Le plasticien, qui vit et travaille à Francfort, pionnier du Pop Art, a proposé une Pietà poignante, figure de la mère pleurant son fils tenu entre ses bras, constituée par la répétition du même motif : une multitude de têtes de morts déclinées et étirées pour matérialiser les contours de la Pietà en trois dimensions. L’artiste a souligné l’importance de cette œuvre à ses yeux, conçue comme une excuse collective pour les victimes de la Première Guerre mondiale : la multitude de crânes qui esquissent la silhouette de la Pietà soutenant son fils représentant autant de pères, de frères, de maris et de fils morts sur champ de bataille.
La tapisserie a demandé 14 mois de travail à l’Atelier Patrick Guillot (Aubusson). Symbole de la capacité à commémorer ensemble le Centenaire de la Première Guerre mondiale, l’œuvre incarne un message d’amitié franco-allemande avec le dialogue entre l’artiste allemand et le lissier français.
Exposée durant les périodes d’ouverture de l’Historial (avril à novembre), elle rejoindra la Cité de la tapisserie pour la basse saison et y sera visible dès février 2018.
Le projet de la Tapisserie du Centenaire est financé par la Cité internationale de la tapisserie et soutenu par la Mission du Centenaire de la Première Guerre Mondiale, le Groupe Würth, La France mutualiste et la Fédération nationale André Maginot.
La Cité de la tapisserie propose durant tout le week-end à Aubusson, au sein de son amphithéâtre, un programme en lien avec le projet et l’événement, avec notamment le suivi en direct de l’inauguration de l’Historial et de la présentation de la Tapisserie du Centenaire aux Présidents français et allemand.