Qu’est-ce qu’on regarde ? — Une soirée de projections issue de l’Atelier du spectateur.
De mars à octobre, un groupe de personnes, mouvant et hétéroclite (habitants, lycéens, résidents du CADA de Peyrelevade), s’est réuni sept après-midi pour regarder des documentaires de création. Accompagné par L’œil Lucide (association de soutien du cinéma documentaire installée en Dordogne) qui leur a transmis des éléments pour mieux comprendre ces images et les analyser, le groupe a échangé, discuté, argumenté pour vous proposer cette soirée de projection.
Le sujet : Qu’est ce qu’on regarde ? abordera cette question à travers cinq films extrêmement différents dans leurs formes et dans leurs sujets.
En partenariat avec le Lycée Eugène Jamot, l’Œil Lucide et le cinéma Le Colbert. Dans le cadre du Mois du Film Documentaire.
Au programme :
L’illusionniste de Alain Cavalier, tiré de la série Portraits, 1991 — 12 min — Prod Caméra One, Douce, La Sept — France
L’illusionniste est un court métrage qui met en scène une illusionniste, Antoinette, qui, tout au long des scènes explique pourquoi elle a choisit ce métier et accompagne son discours de petits tours de magie.
« Archiver le travail manuel féminin ». Ces portraits sont des rencontres que je voudrais garder de l’oubli, ne serait-ce que pendant les quelques minutes où elles sont devant vous. Ce sont des femmes qui travaillent, qui font des enfants et qui, en même temps, gardent un esprit d’indépendance. J’ai tourné vingt portraits. Mon désir est d’archiver le travail manuel féminin. Mon espoir est qu’entre le premier et le dernier portrait, ce soit aussi l’histoire du travail d’un cinéaste. Comment filmerai-je ma soixante dix huitième rencontre ? J’ai choisi cette courte durée de treize minutes environ pour plusieurs raisons : ne pas ennuyer, échapper à toute coupure, réaliser le film vite, dans un élan et sans trop de ratures. Je ne suis pas un documentariste. Je suis plutôt un amateur de visages, de mains et d’objets : j’aime la générosité de ces femmes qui acceptent que je les filme. Rendre compte de la réalité ne m’attire pas. La réalité n’est qu’un mot, comme sa sœur jumelle, la fiction, que je pratique par ailleurs, avec un plaisir différent. Alain Cavalier
Quelque chose des hommes de Stéphane Mercurio, 2015 — 27 min — Prod Iskra — France
Un film impressionniste, fait de corps, de gestes, de récits de la relation des hommes à la paternité et à la filiation. Seule femme, la cinéaste s’est glissée avec sa caméra dans l’intimité de ces hommes au cours des séances de prises de vue « père et fils » du photographe Grégoire Korganow, pour saisir quelque chose des hommes. Mission impossible et pourtant…
Le drame du taureau de Lucien Clergue, 1965 — 10 min — Prod les films du jeudi — France
La corrida filmée au plus près du taureau, que ce soit dans son enclos avant la corrida, dans l’arène lorsqu’il affronte le torero, ou encore sur la remorque du véhicule qui le conduit chez le boucher à travers les rues de la ville en fête. Ce procédé ajoute à la dramaturgie et on sent d’autant plus l’ambiance, la tension qui règne pendant la corrida et l’émotion qui jaillit devant l’agonie et la liesse qui explose après sa mise à mort. Un point de vue inédit sur ce spectacle de mort.
Yuyu de Marc Johnson, 2014 — 15 min — Prod ARTPORT_making waves — France et USA
Yuyu est un double portrait traversant la province de Chóngqìng en Chine qui révèle le sacre du printemps d’un apiculteur nommé Shé Zuǒ Bīn. Dans l’espoir de retrouver un équilibre environnemental dans la vallée du Yangtze, Shé Zuǒ Bīn s’ouvre à la transe et fait corps avec l’univers.
Durée de l’ensemble des films : 1h24 (une entracte aura lieu en milieu de soirée)
Tarifs : 7€ (plein), 6€ (réduit).