Sur cette photo, pas moins de 3 petits barrages se succèdent

Depuis quelques semaines, on peut observer une recrudescence de formations de petits barrages de pierres sur les cours d’eau et notamment au Pont de Senoueix sur la commune de Gentioux-Pigerolles dans le sud du département de la Creuse.

Nous avons, pour beaucoup d’entre-nous, des souvenirs d’enfance où, avec quelques copains, en famille ou en colo on s’amusait à construire un barrage de castors, un barrage avec les pierres que nous ramassions au fond du cours d’eau, un moulin, un petit radeau… sans conscience aucune de l’impact environnemental de nos jeux d’alors.

Oui se rafraîchir les jambes et s’éclabousser avec ses enfants ou entre amis est agréable lorsque le thermomètre monte en température et il n’est pas difficile de reconnaitre qu’il grimpe de plus en plus haut chaque été et de plus en plus vite au fur et à mesure de la fonte de la calotte glacière tant le « dérèglement » climatique devient palpable ici comme ailleurs.

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Faire des barrages sur les cours d’eau à un impact environnemental

Plus que jamais chaque geste de préservation environnementale compte et c’est ce pourquoi la Communauté de communes Creuse Grand Sud, en partenariat avec la commune de Gentioux-Pigerolles, a décidé de lancer une campagne de sensibilisation et d’installer un premier panneau sur le site touristique du pont de Senoueix: Ne déplacez plus les cailloux !

Leslie MATABON – technicienne rivière au Service environnement Creuse Grand Sud nous explique la démarche :

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« La Rivière est un milieu vivant. C’est un milieu sauvage, une source de vie, un écosystème fragile à préserver.

On le sait peu, mais marcher à pied dans la rivière nécessite d’être précautionneux, en évitant de remuer les sédiments* qui généreraient des nuages de limons** affectant la qualité et l’oxygénation de l’eau. Des espèces aquatiques variées en dépendent fortement.

Sur chaque pierre immergée peuvent être accrochés des macro-invertébrés : petits insectes, mollusques, vers ou crustacés révélant la qualité du cours d’eau. Il est donc précieux de minimiser le déplacement de ces pierres.

De plus, dans la réalité, s’il est possible de se baigner, il est interdit*** de créer des barrages pour modifier le niveau d’eau !

Barrer l’écoulement d’une rivière lui est fortement dommageable : l’eau ralentie se réchauffe, les sédiments s’accumulent et la création d’obstacles entrave la circulation des animaux aquatiques et l’accomplissement de leurs cycles de vie.

Alors à l’époque où le réchauffement climatique n’était pas palpable, l’abondance de l’eau et de la vie qu’elle abritait laissait croire que nos petits barrages n’avaient pas d’impact.

Aujourd’hui, avec les sécheresses drastiques que nous connaissons allant jusqu’à des assecs répétés sur une proportion significative des cours d’eau creusois, il faut bien comprendre que les « habitants de nos cours d’eau » sont parmi les premières victimes du réchauffement. 

Dans un certain nombre de cas, les conditions hydrologiques les mettent à l’état de survie et alors, ces petites constructions deviennent clairement un facteur aggravant.

Nous souhaitons donc sensibiliser le plus grand nombre de personne à ce problème. Pour que eux-même puissent s’en faire l’écho auprès de leur entourage. »

*Sédiment : ensemble de particules en suspension dans l’eau, l’atmosphère ou la glace et qui a fini par se déposer sous l’effet de la pesanteur, souvent en couches ou strates successives.
**Limons: ultime produit de l’érosion fluviale des roches du bassin versant des rivières. Les particules limoneuses sont ainsi constituées de débris très fins de quartz, de mica et de feldspath, voire de minéraux argileux.
***Code de l’environnement – Article R214-1 - rubrique 3.1.0


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